Il manque 23 millions d'euros pour boucler le budget du département de l'Aisne et lui permettre d'assurer au moins ses compétences en matière de solidarités et de cohésion territoriale, de continuer à soutenir les familles, les associations et les communes, à investir dans les collèges ou la voirie. Comment en est-on arrivé là ?
Il y a une quinzaine d'années, l'État a transféré aux départements les allocations de solidarités, telles que la prestation de compensation du handicap, l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), et le RSA, sans compenser pour autant l'évolution de ces prestations. En conséquence, en 2022, l'Aisne supportait 92 millions d'euros de dépenses non compensées par l'Etat.
Côté recettes, les inégalités sont également criantes. Comme vous le savez, lorsqu'un bien est vendu, le département perçoit des droits de mutation à titre onéreux (DMTO). Ils sont de l'ordre de 150 euros par habitant dans l'Aisne, contre 250 euros en moyenne en France, car la dynamique immobilière y est bien moindre que dans les Hauts-de-Seine ou en Haute-Savoie.