Monsieur le Premier ministre, chers collègues. Depuis une semaine, la Nouvelle-Calédonie traverse une crise d'une exceptionnelle gravité. Le dernier bilan est particulièrement lourd : six morts, dont deux gendarmes, et une centaine de blessés recensés parmi les forces de l'ordre et la population.
En notre nom à tous, je tiens à saluer l'engagement total du Gouvernement, des agents de l'État et des collectivités locales, ainsi que des forces de sécurité et de secours, pour rétablir l'ordre et porter assistance à chacun. Saluons aussi les élus de Nouvelle-Calédonie, qui, unis dans leur diversité, ont tous appelé au calme et condamné les exactions. Je veux souligner enfin la résilience de la population dans cette épreuve. Nous sommes témoins de tous les gestes de solidarité et de partage, des mains tendues si représentatives de ce territoire.
Le texte des accords signés à Matignon le 26 juin 1988 commençait ainsi : « Les populations de Nouvelle-Calédonie ont trop souffert, dans leur dignité collective, dans l'intégrité des personnes et des biens, de plusieurs décennies d'incompréhension et de violence. » L'année dernière, l'Assemblée nationale a honoré la mémoire de Jacques Lafleur et de Jean-Marie Tjibaou en donnant leurs noms à l'une de nos salles. Soyons collectivement à la hauteur de ce qu'ils ont su construire.
Monsieur le Premier ministre, l'Assemblée nationale jouera pleinement son rôle dans la période difficile qui s'est ouverte. Tous les groupes politiques se joignent à moi pour appeler à l'apaisement et pour œuvrer au retour du dialogue et de la paix.
En mémoire de ceux qui ont perdu la vie et en signe de solidarité avec leurs familles, je vous demande de bien vouloir observer une minute de silence.