Dans son avis, le Conseil d'État a souligné que l'aide à mourir pouvait être entendue comme « la légalisation, sous certaines conditions, de l'assistance au suicide et, dans l'hypothèse où la personne n'est pas en mesure physiquement de s'administrer elle-même la substance létale, de l'euthanasie à la demande de cette personne ». Ce dispositif n'est pas intelligible, car la même expression désigne deux actes différents que d'autres législations – en Suisse ou dans l'Oregon, par exemple – distinguent.
La confusion entretenue par l'expression « aide à mourir » est éminemment politique. Cette expression a d'abord été employée par l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), partisane de l'euthanasie et du suicide assisté. Pour Michel Castra, professeur de sociologie à l'université de Lille, elle a permis à l'association de faire avancer ses idées sur la scène médiatique. Il souligne que « l'expression euphémise considérablement la réalité qu'elle désigne, et peut donc désigner des choses diamétralement opposées ».
Nous refusons de mentir aux Français et de leur cacher ce qui les attend avec ce projet de loi. Par notre amendement de repli CS128, nous proposons donc de remplacer les mots « l'aide à mourir » par les mots « le suicide assisté ».