Intervention de Hadrien Clouet

Réunion du mercredi 15 mai 2024 à 15h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à l'accompagnement des malades et de la fin de vie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHadrien Clouet :

Je voterai contre cet amendement de suppression, car je souhaite que nous débattions du titre II. À mes yeux, l'aide à mourir participe d'une œuvre de civilisation en prolongeant des intuitions qui remontent à la Révolution française : d'une part, l'individu est libre de choisir le moment où il souhaite mettre fin à son existence, parce que les conditions de dignité ne sont plus réunies à ses propres yeux et, d'autre part, aucun principe d'ordre public ne peut justifier qu'une personne soit contrainte à souffrir. La question se pose car il existe des souffrances réfractaires qui sont intolérables pour la personne qui les éprouve.

Les soins palliatifs ne s'opposent pas au droit à mourir. Une petite proportion des personnes prises en charge dans ce cadre demande à mourir. Les soins palliatifs ne conduisent pas à effacer totalement cette demande, ce n'est pas vrai. Il ne s'agit pas de mettre en doute l'engagement et le dévouement des salariés dans ces unités, qui font le maximum, mais ils sont confrontés à des personnes qui, parfois, estiment qu'elles sont arrivées au bout de leur parcours. Nous devons mettre fin à une grande hypocrisie : aujourd'hui, on aide des gens à mourir dans ce pays, mais on le fait dans l'ombre, de manière clandestine, et en pourchassant les personnes qui ont apporté leur aide.

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