Intervention de Gilles Le Gendre

Réunion du mercredi 15 mai 2024 à 15h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à l'accompagnement des malades et de la fin de vie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Le Gendre :

Il y a deux ans, j'aurais probablement voté cet amendement de suppression. J'avais d'ailleurs refusé, et nous n'étions pas nombreux dans mon groupe, de m'associer à la démarche de notre rapporteur général, Olivier Falorni, sur sa proposition de loi entrouvrant la porte à l'aide à mourir. Je considère, comme Pierre Dharréville, que ce que nous allons peut-être voter constitue une rupture anthropologique. Le fait que ce soit un droit n'enlève rien à cela, ni au fait que c'est tout sauf un acte banal.

Ce qui m'amène aujourd'hui à entrer dans cette discussion avec un esprit d'ouverture et avec la volonté de faire aboutir un texte, c'est qu'il existe des situations humainement insupportables que la loi actuelle, malgré tous ses bienfaits, ne couvre pas. Elles sont peu nombreuses, mais elles sont pour moi inacceptables. C'est le travail que nous avons été nombreux à mener au cours des derniers mois qui m'a permis d'accepter ce saut anthropologique et éthique.

Si je soutiens l'équilibre général qui est proposé, je m'interroge néanmoins sur l'applicabilité de cette loi. Les critères proposés constituent des verrous qui ne sont pas d'une parfaite clarté ; certains introduisent même des formes d'injustice entre des pathologies, ce qui me pose de vrais problèmes de conscience. C'est à cela que j'aimerais travailler pendant la discussion de ce titre II.

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