En revanche, l'aide active à mourir a suscité l'opposition d'une minorité, d'abord parce qu'elle n'est pas nécessaire, sachant qu'il existe déjà la loi Claeys-Leonetti, mal connue et mal appliquée. Les citoyens défavorables à l'aide active à mourir ont également décelé dans celle-ci un risque pour une personne vulnérable d'être influencée par son entourage, ce qui pose la question de son réel consentement. Le suicide assisté représente aussi un danger pour notre système de santé en ce qu'il porte selon nous atteinte à notre modèle de société et à son esprit de solidarité : bien qu'une éventuelle loi permette de mettre fin à certaines dérives, elle risque d'en créer d'autres qu'elle peinerait à encadrer. Enfin, lorsque nous évoquons la suppression de la souffrance, il nous semble important de poser la question de qui nous soulageons réellement de la souffrance : celle du patient ou celle de ses proches ?