Ce que je retiendrais pour ma part de cette Convention citoyenne, c'est la qualité des débats, mais aussi l'investissement des membres en vue de l'intérêt général : pour moi, la Convention citoyenne constitue un tour de force démocratique.
Une majorité claire s'est dégagée de la Convention citoyenne, et cette dernière a fourni une réponse claire à la question posée par la Première ministre. Pour autant, et c'est là où la dimension démocratique de la Convention citoyenne s'affirme le plus, cette majorité tranchée n'ignore pas la nuance face à la complexité de la question.
Pour lancer cette Convention citoyenne, le comité de gouvernance est parti du principe que la question de la fin de vie est un sujet de controverse et que le travail consisterait à identifier, parmi les différentes convictions des conventionnels, les points de convergence et les points de divergence. Au sein de ces derniers, il a fallu déterminer ceux qui pouvaient être dépassés et ceux qui s'avéreraient inconciliables.
Par ailleurs, nous avions conscience que le but de la Convention citoyenne n'a jamais été de décider, ce qui relève de la représentation nationale, mais d'éclairer la décision des parlementaires en leur proposant, via un rapport, ce que nous avons déterminé comme étant le cadre collectif partagé qui peut faire de la fin de vie un objet d'unité plutôt que de division.
Pour conclure, je souligne que, si 75 % des membres de la Convention citoyenne se sont prononcés en faveur de l'aide active à mourir, et 25 % contre, l'ensemble des conventionnels a tenu à adopter le rapport transmis aux parlementaires, y compris la minorité qui s'est estimée contributive à ce travail : c'est cette participation de tous qui m'incite à penser que ce type de sujets permet de faire société.