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Intervention de Dr Claire Fourcade

Réunion du mercredi 24 avril 2024 à 11h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à l'accompagnement des malades et de la fin de vie

Dr Claire Fourcade, médecin en soins palliatifs, présidente de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs :

Dans mon service de soins palliatifs, nous accompagnons environ quinze patients par jour.

Tous les patients en fin de vie n'ont pas besoin d'une équipe de soins palliatifs. Mais notre travail consiste également à accompagner les professionnels non-spécialistes dans de telles situations. Un vrai travail est possible pour mieux comprendre et mieux évaluer. Les statistiques de sortie de service diffèrent de l'un à l'autre. Dans celui où je travaille, 50 % des patients sortent, notamment grâce à la prise en charge précoce et à l'accompagnement au plus juste qu'elle autorise. Je souhaite que le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale traduise une volonté de nous aider et d'investir pour développer ces éléments.

Sur la réorientation professionnelle, une majorité de médecins qui travaillent en soins palliatifs y sont venus en deuxième intention. Pour autant, nous accueillons deux internes par semestre, qui souhaitent aller plus loin que les quelques heures d'enseignement spécifique reçues au cours de leurs études, afin de pouvoir accompagner ensuite leurs patients.

Notre métier doit être considéré avec toutes ses nuances. La demande de mort doit toujours être entendue. Elle n'appelle aucun jugement. L'enjeu est celui de la réponse collective que nous choisissons d'y apporter. Si ce projet de loi nous semble donner un trop grand pouvoir au médecin, c'est que l'évaluation lui incombe même si la demande émane du patient. Certains pays ont fait le choix de ne pas impliquer les soignants afin qu'ils puissent continuer à entendre le « pourquoi » plutôt que d'être dans le « comment » ou le « quand ». La question est celle de la compatibilité entre les soins palliatifs et la possibilité de la mort provoquée. Beaucoup de soignants ne se sentent pas en capacité de le faire.

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