Nous souffrons du cloisonnement. Les professionnels n'ont pas une représentation de l'intégralité des parcours de soins, de plus en plus longs et complexes. Le développement universitaire de la discipline doit amener à bâtir des ponts. Je plaide donc, non pour une spécialisation, mais pour une intégration de la démarche palliative dans toutes les disciplines médicales. Elles sont toutes concernées par l'accompagnement et la fin de vie.
Les chiffres de l'accès aux soins palliatifs sont difficiles à interpréter. Les équipes mobiles d'accompagnement et de soins palliatifs ne sont pas présentes dans toutes les situations car d'autres professionnels parviennent à les dispenser aux patients. Il convient d'interpréter les chiffres avec prudence : les soins d'accompagnement concernent bien au-delà des professionnels de soins palliatifs. Les équipes de liaison et mobiles d'accompagnement interviennent en support des soignants.
J'accompagnais, avec mon équipe, environ dix patients en fin de vie au quotidien.
La question de l'euphémisation des termes renvoie à des notions théoriques. La réalité renvoie à des patients en détresse qui demandent de l'aide. L'enjeu est celui de la relation entre le patient et le soignant, qui mobilisera les ressources existantes. Personne ne peut se reconnaître dans des termes comme « administrer la mort ». Les soins d'accompagnement sont aussi psychologiques. Ils ne traitent pas uniquement la douleur physique.