Nos équipes pratiquent déjà des soins pluridisciplinaires. Il s'agit désormais de développer la précocité des prises en charge à travers l'accompagnement du patient tout au long de l'évolution de sa maladie.
Notre discipline s'inscrit dans un contexte international, avec des critères mondiaux et des réseaux de recherche qui doivent être intégrés si nous souhaitons encourager son essor. Les soins palliatifs sont au cœur de la politique de santé publique de l'Organisation mondiale de la Santé.
Quel que soit le nom employé, l'approche de la mort est compliquée et suscite des réticences, y compris chez les soignants qui doivent être soutenus. Du fait de l'absence de chiffres, nous ignorons combien d'actes de sédation sont pratiqués. Les pratiques sédatives sont la possibilité de faire varier le niveau de conscience des patients avec l'intention de soulager et, lorsque c'est impossible, de diminuer le niveau de conscience voire de mettre en place une anesthésie générale. C'est cette possibilité de sédation qui permet d'honorer la promesse du non-abandon et de rester jusqu'au bout, d'accompagner et d'apaiser des situations de crise. Nous ne craignons pas d'utiliser les doses nécessaires, y compris si cela doit raccourcir la vie, conformément à ce que prévoit la loi. Ces éléments sont systématiquement évoqués avec les patients, avec qui nous définissons par anticipation ce qui est acceptable. En fonction du souhait du patient, notre travail est d'utiliser les quantités de médicaments nécessaires.
Ma position, parfois qualifiée de dogmatique, est collective. Elle se base sur les interrogations et les ressentis de la grande majorité des professionnels du soin palliatif. Elle émane du sentiment dont font part les soignants. Il est contradictoire de saluer leur travail tout en prenant des décisions qui les mettront en difficulté. Un psychologue nous a indiqué que les équipes se trouvaient en état de stress pré-traumatique, car elles appréhendent les changements de cadre qui se profilent. Je vous invite une nouvelle fois à prendre soin des soignants, en considérant la difficulté de travailler chaque jour auprès de la mort.