Être soignant et accepter d'assister la personne dans toutes les dimensions de sa vie, y compris les modalités qu'elle choisit pour sa mort, n'est pas antinomique et peut, pour certains soignants, faire partie d'un soin. L'exemple de la toilette mortuaire brandi par Mme Fiat est à cet égard très juste.
De nombreux soignants n'imaginent pas non plus passer le relais au moment de l'administration de la substance létale à un tiers non soignant, au motif d'une dissociation entre prescription et administration. À partir du moment où une demande a été examinée en conscience et collégialement, la prescription se prolonge dans l'administration.
L'expérience montre, dans les pays où l'aide à mourir est en vigueur, que les personnes souhaitent le plus souvent que l'administration soit effectuée par un soignant, plutôt que par eux-mêmes, et encore moins par leurs familles ou leurs proches. La modalité d'administration de la substance létale devrait faire l'objet d'un choix libre du patient, et s'il souhaite qu'elle soit effectuée par les soignants, il revient à ceux-ci d'endosser cette part du travail.