L'Ehpad est un lieu de vie et un domicile. Cependant, ainsi que je l'ai écrit dans un rapport avec Claude Jeandel à la demande du ministère de la santé, l'Ehpad est devenu de fait un lieu de soins, c'est-à-dire un domicile très particulier. Connaissant bien le fonctionnement interne d'un tel établissement au quotidien, il me semble délicat d'imaginer y pratiquer l'aide active à mourir. La très grande majorité des résidents appréhende la perspective de la mort avec anxiété.
Le rôle du médecin coordonnateur au sein d'un Ehpad me paraît difficile à distinguer de celui de la communauté soignante et accompagnante dans son ensemble. Quant à son rôle dans l'aide active à mourir, il serait préjudiciable à mon sens qu'il soit désigné pour formuler un second avis. Il n'a pas pour mission d'assurer un suivi des soins du patient.
L'enjeu de ma proposition de clause de conscience collective est de constituer des équipes de soins cohérentes et fédérées autour d'un choix commun. C'est important au moment où nous rencontrons des difficultés de recrutement, où le sens du métier est interrogé.