Puisque vous êtes chargé à la fois de l'économie, des finances et de l'énergie, monsieur le ministre, et que toute dépense semble mériter, dans notre modèle social, une coupe claire, permettez-moi de vous redemander à combien vous chiffrez le « pognon de dingue » qui pourrait être dilapidé dans votre obsession nucléaire. Prolongation des réacteurs vieillissants, démantèlement, gestion des déchets, construction de nouveaux réacteurs et de nouvelles piscines d'entreposage et de retraitement, nouvelles usines de fabrication de combustible : sans même parler des SMR (petits réacteurs modulaires), on peut chiffrer votre rêve nucléaire à un montant allant de 300 à 400 milliards d'euros dans les dix ou quinze ans qui viennent. Confirmez-vous cette estimation ? Sinon, pouvez-vous présenter votre propre calcul ? Qui, du consommateur ou du contribuable, va payer ? Qu'en est-il de votre accord avec EDF, dont nous peinons à déceler la concrétisation ? Enfin, puisque vous avez renoncé à sortir du marché européen, peut-on savoir à quel prix les ménages, les entreprises et les collectivités paieront demain leur électricité ?