Entendre certains collègues parler d'austérité me ramène à 2012. J'étais déjà de ces Français d'Espagne qui ne peuvent que sourire quand on emploie ce terme galvaudé. Permettez-moi donc de rappeler aux experts de La France insoumise ce qu'est l'austérité budgétaire. En Espagne, la part des dépenses publiques dans le PIB est passée de 46 à 42 % entre 2009 et 2012, ce qui représenterait actuellement en France une réduction des dépenses de 130 milliards d'euros. Rien qu'en 2012, les budgets des ministères espagnols ont été réduits de 17 % en moyenne, la prime de Noël des fonctionnaires a été supprimée, leur nombre de jours de congé a été réduit, les indemnités de chômage sont passées de 60 à 50 % du dernier salaire, les taux de remboursement des médicaments ont diminué et le taux de TVA a augmenté de 3 points. C'est cela l'austérité, la vraie. Et je ne parle même pas de la baisse des salaires réels par tête entre 2010 et 2012, ni du taux de chômage, qui était alors de plus de 25 %. Ma question, monsieur le ministre, est simple : comment qualifieriez-vous la politique budgétaire actuelle, qui est évidemment tout sauf une politique d'austérité ?