Je vous remercie d'avoir rappelé l'importance et la férocité de la compétition que se livrent l'Europe, la Chine et les États-Unis. Pour l'Europe, la politique chinoise et la politique américaine constituent, en quelque sorte, une double peine.
Notre continent a subi, plus que tous les autres, les conséquences de la guerre en Ukraine : il a été le premier touché par les problèmes d'approvisionnement en gaz et la flambée des prix de l'énergie, du gaz comme de l'électricité. On entend parfois que l'Europe n'est pas capable de défendre ses valeurs, mais elle paie au prix fort sa position courageuse dans le conflit en Ukraine. L'impact de cette guerre sur notre économie est le prix que nous payons pour la défense de notre liberté et de notre souveraineté.
La Chine se montre très offensive, bénéficiant de fortes capacités de production de marchandises qu'elle cherche à vendre sur le marché européen. Quant aux États-Unis, ils ont fait le choix du protectionnisme et s'y tiendront, quel que soit le résultat de l'élection de novembre prochain.
Dans certains secteurs dont on parle peu, les chiffres sont assez stupéfiants. L'Europe s'effondre notamment dans le secteur de la chimie, parce que ce dernier consomme beaucoup d'énergie et que nous avons édicté des normes très strictes. En quelques années, la part de la Chine dans la production chimique mondiale est ainsi passée de 10 % à 43 %, quand celle de l'Europe a été réduite de moitié.
L'attractivité est une question de stabilité. Si nous restons attractifs, c'est parce que nous sommes stables dans nos décisions fiscales et économiques, sur le marché du travail comme dans l'industrie.