Monsieur le ministre, vous avez présenté les choix politiques que nous faisons sur des fondements économiques solides. En témoigne cette information publiée cette semaine : la France est, pour la cinquième année consécutive, le pays d'Europe le plus attractif pour les investissements étrangers.
Ce succès n'est pas qu'un simple chiffre : c'est une excellente nouvelle pour des millions de Français, dans toutes nos régions. C'est d'abord une très bonne nouvelle pour l'emploi : en 2023, les 1 200 projets d'investissements recensés ont en effet permis la création de 40 000 emplois, soit davantage qu'en 2022. C'est aussi une bonne nouvelle pour l'ensemble du territoire français, parce que les villes de moins de 20 000 habitants vont accueillir la moitié de ces projets d'investissements et trois projets industriels annoncés sur quatre. C'est enfin une bonne nouvelle pour les finances publiques, parce que ces investissements vont créer de la valeur dans notre pays, et donc augmenter les recettes fiscales et diminuer les dépenses publiques.
Nous sommes convaincus que ce succès est le fruit de la constance. Depuis sept ans, malgré les crises et les fortes oppositions rencontrées dans nos combats politiques, nous avons tenu le cap de notre politique économique, qui est une politique de l'offre. Nous avons baissé les impôts de plus de 50 milliards d'euros : la moitié de cet effort a bénéficié aux ménages, l'autre moitié aux entreprises. Nous avons réformé le marché du travail pour permettre à ces dernières de créer près de 3 millions d'emplois depuis 2017. Nous investissons désormais 54 milliards d'euros dans nos secteurs industriels stratégiques, notamment à travers le plan France 2030, et nous mettons tout en œuvre pour simplifier la vie des Français et des entreprises, en particulier dans le cadre du projet de loi de simplification de la vie économique que vous avez présenté.
Ces réformes sont d'autant plus cruciales qu'elles s'inscrivent dans un contexte de basculement de l'économie mondiale, marqué par des tensions sans précédent. On a observé, à la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine, une rupture énergétique entre l'Europe et la Russie. La Chine ferme à une partie des entreprises européennes l'accès à ses marchés stratégiques – c'est l'un des enjeux de la visite d'État du président chinois en France. Quant aux États-Unis, ils ont adopté l' Inflation Reduction Act, qui frappe de plein fouet l'économie européenne, comme en témoigne la baisse de 15 % des investissements américains en Europe cette année.
Vous avez affirmé votre volonté d'accélérer la transformation de notre économie au service d'un objectif : l'indépendance et la sécurité économique de la France et de l'Europe. Nous soutenons pleinement cette ambition. Alors que vous avez déjà annoncé des mesures concrètes dans ce domaine, pouvez-vous nous présenter votre feuille de route sur les enjeux d'attractivité pour les mois à venir ?