Les propos de François Ruffin sont tout à fait fondés. Ce qui est en jeu, c'est non seulement le financement de la sécurité sociale mais aussi les politiques de recherche dans notre pays. Est-il acceptable que nos modes de financement de la recherche suscitent de tels effets d'aubaine ? Les grands groupes n'ont plus vraiment de politique de recherche, encore moins de politique industrielle. Leur stratégie consiste plutôt à racheter et vendre des actifs et des brevets, ce qui n'est guère un chemin d'avenir. Si Sanofi ne parvient pas à développer un vaccin, c'est aussi parce qu'il a supprimé 3 000 postes de chercheurs au cours des dernières années !
Bref, ces grands groupes bénéficient largement du CIR mais ne l'utilisent pas à des fins de recherche puisqu'ils démantèlent leurs capacités en la matière. Cependant, le CIR coûte cher au secteur public. Nous assistons à la paupérisation tant des services publics que des services privés de recherche et développement, les premiers en raison d'un manque de financement public et les seconds à cause de l'absence de fléchage de nos dépenses.