Je vous ai apporté un peu de lecture, monsieur le ministre : c'est le rapport d'une mission d'information sur les dynamiques de la biodiversité dans les paysages agricoles et l'évaluation des politiques publiques associées que j'ai rendu avec M. Hubert Ott, qui appartient à votre majorité. Nous y constatons que les agriculteurs sont parmi les premières victimes du changement climatique et de la perte de biodiversité : l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) a montré que ces deux facteurs sont à l'origine de la baisse du rendement des activités céréalières depuis plusieurs années. Nous concluons aussi que les politiques actuelles sont insuffisantes.
Un consensus scientifique se dessine sur le fait que votre solution fondée sur la robotique, la génétique et le numérique, inscrite dans le plan France 2030 d'Emmanuel Macron, est un naufrage. C'est une catastrophe sociale et environnementale et un gouffre énergétique. Le sens du métier de paysan s'y perd.
La seule solution, c'est de se tourner vers une agriculture intensive en paysans, donc vers le modèle que les scientifiques appellent l'agroécologie. Nous vous proposons de l'inscrire dans ce projet de loi : s'il fallait ne retenir qu'un seul objectif, ce serait celui-ci.