Les amendements CE2280 et CE2222 ont pour objet d'élaborer une stratégie de maillage de notre territoire en abattoirs fixes et mobiles. La France compte environ 230 abattoirs d'animaux de boucherie, soit dix-huit fois moins qu'en Allemagne, treize fois moins qu'en Autriche et sept fois moins qu'en Italie. En conséquence, les éleveurs doivent parcourir des distances toujours plus importantes pour acheminer leur bétail, ce qui signifie davantage de souffrances pour les animaux durant le trajet, des coûts et des difficultés plus importants pour les éleveurs, et moins de visibilité dans l'organisation du travail pour celles et ceux qui s'installent.
Nous devons retrouver un véritable maillage territorial en ce domaine, ce qui passera par des solutions d'abattage à la ferme. De cette manière, les animaux ne seraient plus transportés, nous pourrions développer des circuits courts au lieu de faire venir de la viande depuis le bout du monde, et nos éleveurs gagneraient en autonomie. L'élevage paysan et l'abattage de proximité sont des atouts pour la souveraineté alimentaire, contrairement aux traités de libre-échange et aux abattoirs industriels, qui laissent de côté nos petits éleveurs.
L'amendement CE2280 tend à fixer un seuil minimal d'animaux tués à la ferme, seuil qui pourrait être rehaussé, en fonction des filières, par un décret en Conseil d'État. L'amendement CE2222, de repli, vise à organiser un maillage territorial d'abattoirs, mais sans fixer de seuils. Je précise que ce dernier amendement a été adopté par la commission du développement durable après un avis de sagesse de la rapporteure pour avis.