Je voudrais juste apporter une précision sur l'amendement précédent : les importations de soja permettent de rééquilibrer les rations alimentaires servies dans l'élevage intensif français. En effet, les cheptels sont presque exclusivement nourris au maïs ensilage, qui fournit d'importants apports en énergie mais ne contient pas assez de protéines. Le retour à un système fourrager nous aiderait à atteindre ces objectifs.
L'amendement CE1979 vise à désigner comme objectif structurant le doublement de la surface cultivée en légumineuses à horizon 2030. Je le disais tout à l'heure, France Stratégie estime qu'en l'état actuel, nous ne parviendrons pas à atteindre cet objectif : il convient donc de repréciser non seulement ce dernier, mais aussi et surtout les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir, dans le cadre des politiques publiques.
La production de légumineuses est aussi une question de santé publique. Il s'agit d'aligner nos politiques agricoles sur le programme national nutrition santé, qui incite fortement à la consommation de légumineuses et de protéines végétales sans que nous soyons capables de répondre à la demande. On en revient ainsi à la question de la souveraineté. Les filières concernées sont en décrépitude ou à l'abandon : ainsi, la surface cultivée en lentilles décroît en France et nous les importons massivement du Canada.