Cela fait partie des questions que je poserai aux acteurs de la distribution bio lorsque nous les auditionnerons. Même au sein de la filière bio, il y a parfois des contradictions. J'ai pris l'exemple du sucre mais j'aurais également pu parler des carottes : celles que l'on trouve dans les magasins bio, qui viennent d'Allemagne, sont-elles nécessairement plus vertueuses que celles produites en agriculture conventionnelle par le maraîcher de ma commune ou dans le village voisin ? Je pose la question d'un point de vue écologique global, qui tient compte à la fois de la biodiversité, de l'usage des produits phytosanitaires et du bilan carbone. On pourrait d'ailleurs ajouter un autre indicateur, celui des conditions sociales pour les producteurs. Certaines situations, qui peuvent sembler aberrantes, sont parfois utilisées par les vrais adversaires du bio – dont je ne suis pas – pour décrédibiliser ce type d'agriculture.