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Intervention de Charles Sitzenstuhl

Réunion du jeudi 4 avril 2024 à 14h30
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles Sitzenstuhl, président :

Vous avez rappelé la position historique d'hostilité au libre-échange bien connue pour être celle de la Confédération paysanne. Vous devez donc être opposés aussi à l'Accord économique et commercial global (CETA). Or les chiffres montrent que le commerce entre la France et le Canada dans le domaine de l'agroalimentaire augmente et continuera d'augmenter. D'un point de vue comptable, contrairement à ce qu'on entend dire, les agriculteurs français tirent bénéfice du CETA. Quelle est votre vision de cet accord ?

Par ailleurs, comme l'ont souvent dit les agriculteurs, la France est bénie des dieux, avec une géologie et un climat qui permettent à nos terres d'offrir une agriculture quasi complète, à l'exception de quelques productions dont nous ne pouvons pas disposer sur notre sol. Ce n'est malheureusement pas le cas de nombreux pays du monde, voire de certains continents. Ainsi, et pour nous limiter à cet exemple, les céréales françaises, qui font exploser tous les compteurs de production et d'exportation, sont destinées non seulement au marché national, mais aussi à ceux du Moyen-Orient, du Maghreb et de l'Afrique subsaharienne, régions dont le climat ne permet pas de nourrir toute la population. L'objectif des exportations françaises en direction de ces pays est donc d'abord leur alimentation, mais aussi, très clairement, un objectif politique que la France n'a jamais passé sous silence. Nous pensons en effet que, pour la stabilité de ces pays, il faut éviter les émeutes de la faim et permettre à leur population de manger à sa faim, et qu'il vaut mieux que les céréales proviennent de pays démocratiques, comme la France ou les pays occidentaux, plutôt que de pays dont les régimes nous sont hostiles – pensons à la situation de l'Ukraine et de la Russie.

Il y a là un angle mort de votre raisonnement, car l'hostilité au libre-échange et au commerce international peut mettre en difficulté, d'un point de vue tant alimentaire que politique, des pays qu'il est de notre intérêt de nourrir en leur fournissant des produits qu'ils ne peuvent pas produire.

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