La Coordination rurale défend tous les types d'agriculture. Dès lors qu'un chef d'entreprise fait le choix d'un mode de production, c'est qu'il a anticipé et fait ses calculs. Le problème avec le bio, surtout pour les jeunes qui se sont installés très récemment, avant la crise du covid, est que le coût de l'énergie a été multiplié par deux, de même que celui de la fiente de volaille, tandis que les prix des céréales ont été divisés par deux. Bien entendu, cela fait partie des risques et des enveloppes ont été prévues pour compenser ce type d'événement, qui n'était pas prévisible.
Cela étant, la loi Egalim impose à la restauration collective de proposer 20 % de produits bios. Lorsque la loi a été adoptée, en 2019, le marché de la restauration collective était évalué à 26 milliards d'euros, ce qui offrait un potentiel considérable pour les produits bio. Le Gouvernement a alors mis le holà. Il a précisé que la loi ne s'appliquait pas à toute la restauration collective : il fallait exclure la restauration collective commerciale et ne garder que la partie institutionnelle. De 26 milliards, on passait à 11, ce qui représentait encore un peu plus de 2 milliards pour le bio. À l'époque, les dépenses pour le bio dans la restauration collective s'élevaient à 400 millions d'euros. Il y avait donc un potentiel considérable. L'Agence française pour le développement et la promotion de l'agriculture biologique, dite Agence bio, indiquait dans un document récent, production par production – lait, volaille, charcuterie… –, l'origine des importations, mais ce document ne figurait plus dans le rapport suivant. On a besoin de transparence sur la concurrence que représentent les produits bio importés.