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Intervention de Nicolas Forissier

Réunion du jeudi 4 avril 2024 à 9h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Forissier :

Vous avez évoqué la baisse de la part de l'agriculture dans le PIB sous la présidence de Jacques Chirac. Il faut relativiser ce genre de remarques parce que le PIB a évolué lui aussi, avec une augmentation de la part de l'industrie et de la part des exportations de services. Je rappelle qu'à l'époque, la France était le premier ou le deuxième exportateur mondial de produits agricoles bruts et transformés – cela a bien changé depuis. Vous avez mentionné une forte dégradation ces dix dernières années : c'est une perte de parts de marché, plus qu'une dégradation de la balance commerciale, qu'il faut déplorer, notamment sur le marché européen où nous étions extrêmement puissants à l'origine.

Avant d'en venir à la question de la souveraineté alimentaire et des accords de libre-échange, j'aimerais vous interroger sur la filière viande. Vous avez abordé la question de l'engraissement, qui serait une des causes de notre perte de souveraineté dans le domaine de la consommation de viande bovine. Je ferai deux remarques à ce sujet. La première, c'est qu'il y a un problème de structure de consommation. Nous savons que les Français mangent beaucoup d'arrière et peu d'avant : nous importons donc de l'arrière, qui vaut plus cher, et nous exportons de l'avant, qui vaut moins cher – c'est très schématique. Il en allait ainsi il y a quelques années : est-ce toujours vrai ? Cela ne doit-il pas être pris en considération dans l'explication de la dégradation de notre balance commerciale concernant la viande bovine ?

Ma deuxième remarque concerne l'engraissement. Je viens d'une région d'élevages allaitants, je connais par cœur les éleveurs de limousines ou de charolaises – je suis moi-même issu de ce milieu. Le problème est culturel : cela fait trente ou quarante ans que je me bats, comme élu local, pour mettre en place des aides à l'engraissement. Mais les éleveurs sont en réalité des naisseurs, et non des engraisseurs : ils ont beaucoup de mal, culturellement, à devenir engraisseurs. Ce n'est pas une critique mais un constat. C'est très lié aussi aux modes de production. Acceptez-vous cette remarque ? Ne vient-elle pas pondérer un peu vos remarques sur le sujet ?

De même, la France, qui a été un grand exportateur de viande avicole, a perdu beaucoup de parts de marché, notamment dans les pays du Moyen-Orient. Cela n'est-il pas lié tout simplement à nos coûts de production, qui nous rendent peu compétitifs ?

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