La Coordination rurale soutient l'« exception agriculturelle », c'est-à-dire la sortie de l'agriculture des accords de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Avant le Salon de l'agriculture, nous avions indiqué à Emmanuel Macron que la Conférence ministérielle d'Abou Dhabi serait l'occasion d'évoquer le sujet, sachant que Gabriel Attal avait parlé d'exception agricole française. Ç'aurait été un honneur pour la France que de proposer cette voie et de protéger les agriculteurs, les éleveurs et les cultivateurs. Aujourd'hui, 60 % des intervenants sur les marchés spéculent, à Chicago ou ailleurs ! Tant qu'il n'y aura pas d'exception agriculturelle, des accords de libre-échange continueront d'être signés.
Au sujet de l'accord avec le Mercosur, M. Macron s'est efforcé de rassurer en indiquant que les autres États membres tiendraient compte de l'avis de la France. Mais la France n'a pas retiré son mandat à la Commission européenne, elle est toujours partie aux négociations. Je pourrai vous faire suivre les plans de développement de l'agriculture au Brésil et en Argentine : ils prévoient, entre 2018 à 2028, une augmentation de 30 % de la production de viande de volaille, bovine et porcine – ainsi qu'un déficit en 2032 en Europe. Bien évidemment, ils savent que tôt ou tard leurs marchandises pénétreront notre marché. Voilà ce que prévoient les accords de libre-échange ! Et demain, tous les industriels comme Tyson Foods ou JBS commercialiseront la viande du Mercosur ! À qui Bigard transmettra-t-il son outil de production dans quelques années ? Vous pourriez l'auditionner lui aussi.