Chaque fois que l'on ajoute des contraintes ou des normes administratives, que l'on abaisse la rentabilité, que l'on surtranspose, on perd des exploitations et on favorise l'agrandissement des fermes. On ne peut pas être agriculteur quand on passe 20 % de son temps dans le bureau à remplir de la paperasse ou à gérer des salariés. Aujourd'hui, il faudrait être à la fois éleveur, agriculteur, transformateur, commerçant et comptable – on ne sait plus tout faire !
On est en train de tuer le petit modèle d'agriculture familiale. Comme on n'accorde aucune avancée en matière de compétitivité ou de prix, on pousse à massifier. Demain, salades, carottes ou betteraves devront être produites en masse pour rester compétitives : on est poussé vers un modèle où les marges sont très faibles. Voilà ce qui décourage l'installation.
L'échec de la politique agricole européenne est flagrant : l'Union européenne a perdu beaucoup d'agriculteurs – la France en perd 100 000 tous les dix ans. Les chiffres parlent d'eux-mêmes.