Comme agriculteurs, nous demandons des autorisations de mise sur le marché (AMM) équivalentes à celles qui prévalent en Europe, conformément aux décisions de l'EFSA. Si les produits se retrouvent dans les matières premières de toutes les fermes d'Europe, puis dans nos assiettes, il n'y a pas de raison que nous subissions des distorsions de concurrence au nom d'une idéologie alors qu'on nous place sur un marché européen libre, ou en tout cas commun. L'ANSES pose un vrai problème. Comme responsable agricole et comme citoyen, la possibilité qu'a cette agence de s'autosaisir me choque. C'est l'élu, le responsable politique, qu'il soit député, maire ou ministre, qui doit garder la main et prendre les décisions finales. L'ANSES se doit de faire bénéficier nos dirigeants de ses lumières pour éclairer leurs décisions, elle n'a pas à faire sa propre politique.
Je l'ai dit à la tribune de la FNSEA, nous voulons des actes et non plus des paroles. La parole du politique se trouve parfois décrédibilisée ou écorchée : l'élu nous donne sa parole, s'engage à nos côtés, mais, six mois après, les dossiers n'ont toujours pas avancé ou bien les lois sont appliquées dans nos exploitations agricoles de façon totalement différente de ce qui a été voté.
L'association Le Lierre regroupe 1 500 hauts fonctionnaires qui, publiquement, cherchent à imposer un nouveau modèle agroécologique. Un pays a besoin de fonctionnaires pour fonctionner, mais ce pouvoir dans le pouvoir est très surprenant – du moins, c'est ainsi que nous le ressentons. Pour moi, le pouvoir est ici, au sein de l'Assemblée nationale. La loi doit s'appliquer comme elle a été votée. En tant que corps intermédiaire, nous respectons la démocratie ; nos prises de parole montrent que nous en voulons davantage, et qu'elle soit appliquée jusqu'au bout.