Vingt-cinq sucreries en 2017, contre vingt aujourd'hui. L'outil industriel s'est resserré et nous avons perdu deux bassins de production : la Normandie et l'Auvergne. Mais les industries ont volontairement augmenté leur production par usine, dont certaines ont vu leur capacité d'écrasement passer de 20 000 à 22 000, voire à 23 000 tonnes par jour.
Enjeu industriel majeur, la décarbonation en cours mobilise d'énormes capitaux – le groupe Tereos prévoit, par exemple, de consacrer 800 millions d'euros en cinq ans à son projet de décarbonation –, entraînant une distorsion immédiate de concurrence avec nos amis polonais ou même allemands, qui travaillent toujours avec du charbon alors qu'en France une seule usine, toute petite et censée fermer l'année prochaine, utilise encore ce combustible.
À ces lourdes pertes de compétitivité industrielle s'ajoute la surtransposition, notamment au sujet de l'eau. Réglementations environnementales et normes administratives s'empilent les unes sur les autres et se contredisent parfois. L'épandage en sortie d'usine devient particulièrement difficile. La betterave est constituée de sucre mais aussi, à plus de 70 %, d'eau, mise à décanter dans des bassins avant d'être épandue sur les champs de production – opération soumise à une réglementation prévoyant notamment des durées et des zones d'interdiction de plus en plus contraignantes.