Ce site présente les travaux des députés de la précédente législature.
NosDéputés.fr reviendra d'ici quelques mois avec une nouvelle version pour les députés élus en 2024.

Intervention de Alain Carré

Réunion du jeudi 4 avril 2024 à 9h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Alain Carré, président de l'Association interprofessionnelle de la betterave et du sucre (AIBS) :

En France, l'acétamipride est interdit dans la culture de la betterave, mais on le trouve dans les produits contre les mouches employés dans les élevages. Dans tous les foyers, les colliers des chiens contiennent des néonicotinoïdes. Autrement dit, ces produits sont toujours en circulation, et parfois directement au contact de l'homme. Mais là, a priori, ils ne sont pas dangereux !

Pour revenir à la question précédente, les études menées à 360 degrés dans le cadre du PNRI ont toutes été consacrées aux produits de remplacement et aucunement à la lutte chimique par produits de synthèse, qui reste le domaine des grandes firmes phytosanitaires. Malheureusement, le secteur n'offre pas beaucoup de perspectives de nouveautés. Il est donc primordial de trouver d'autres moyens de lutte.

Avec le PNRI, nous avons testé cinquante-trois nouvelles procédures de biocontrôle, qui se sont toutes révélées d'une efficacité quasi nulle, à l'exception de l'Agriodor. Nous voudrions qu'il soit homologué, mais l'ANSES refuse de le faire dans un délai approprié. Nous ne savons pas du tout quel est leur temps d'action, s'il faut compter un mois ou trois ans, ni s'ils vont redemander des informations complémentaires. Nous sommes face à un mur : même les produits de biocontrôle sont examinés sous toutes les coutures, quasiment jusqu'à empêcher une production française. Selon moi, c'est très dommageable.

Il y a eu un accompagnement des semenciers, mais qui n'était pas à la hauteur. Les firmes concernées sont capables de dégager des revenus, donc on les a laissées mener les recherches. Nous avions l'espoir que des variétés résistantes seraient disponibles plus rapidement, mais les délais sont plus longs que prévu. Il faudrait pouvoir utiliser cette année l'acétamipride et le flupyradifurone pour combler ce vide. Une fois que nous aurons ces variétés, nous n'en aurons plus besoin, mais aujourd'hui nous manquons vraiment de solutions. Les deux molécules encore autorisées le sont quasiment par dérogation, grâce au soutien régulier de la direction générale de l'alimentation (DGAL).

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.