Il est heureux que l'envolée des prix due à la guerre en Ukraine ait compensé la diminution des surfaces emblavées. La perte de confiance des agriculteurs est certes due à la crise de la jaunisse, mais aussi à la faiblesse des prix. Si la récolte de 2023 a été très rentable, les trois précédentes ont souffert de la crise de la jaunisse et de la faiblesse des prix. Si le cours du sucre était resté stable, nous aurions perdu, d'après nos estimations, de 30 000 à 50 000 hectares de surfaces de betterave, soit un total à peine supérieur à 300 000 hectares. Il faut en avoir conscience.
S'agit-il d'une bulle ? L'année 2024 profitera de la précédente, car les groupes sucriers écoulent leur production à cheval sur deux exercices fiscaux, de sorte qu'une partie du sucre commercialisé en juin dernier à des prix élevés sera vendue d'ici au mois de septembre prochain, ce qui devrait nous éviter la catastrophe. Les prix tiendront-ils ? À l'échelle mondiale, ils tiennent à peu près. La logique voudrait que l'Union européenne se protège, dans la mesure où elle est importatrice nette. Tel n'est pas le cas s'agissant des sucres d'Ukraine, exemptés de droits. Il est heureux que le marché mondial soit porteur. Cela nous évite un désastre.