La période de transition, sur une dizaine d'années, sera difficile à gérer. Nous avions besoin de l'innovation et nous l'avons. Il nous faut aussi transformer nos sites. La mise en place d'électrolyseurs prend du temps, tout comme l'installation de consortiums pour capter et stocker le CO2.
En France, nous profitons d'une dynamique agricole, avec des agriculteurs pleinement engagés dans cette transition. Lorsque je croise un agriculteur, j'ai toujours droit à la même question sur les engrais décarbonés et leur future utilisation. La demande se veut très forte. La décarbonation est importante pour apporter de la compétitivité à nos entreprises. Cet élan ne sera possible que si nous recevons un accompagnement visant à aider l'agriculture française à passer ce cap. Nous parlons des engrais minéraux parce qu'ils constituent le point noir de l'empreinte carbone de nos cultures, alors que nos sites de production d'engrais organiques ou de biostimulants ont consenti des investissements conséquents pour réduire leur empreinte carbone. Nous avons besoin de créer ce nouveau marché dédié aux engrais décarbonés, qui n'existe pas vraiment.
Nous attendons un soutien des gouvernements européens en faveur des agriculteurs dans cette période, que nous souhaitons la plus courte possible.