Nous vous fournirons tous les chiffres, notamment ceux relatifs à l'ammonitrate, que nous importons d'Espagne ou d'autres pays voisins.
Pour répondre à votre question, mes collègues des autres pays me disent également être confrontés à des problèmes de surtransposition. Je pense que cette situation n'est pas spécifique à la France.
En vingt ans, nous avons fermé deux ou trois sites de production d'ammoniac. Le vrai problème est celui de la visibilité. Par exemple, nous recevons aujourd'hui différentes demandes visant à accélérer la décarbonation de nos sites. Nous jouons le jeu et nous investissons pour développer de nouveaux sites. Parallèlement, des missions interministérielles et de nouveaux règlements pénalisent nos productions d'ammonitrate en France. Les injonctions contradictoires ne nous aident pas à trouver la bonne place. Notre rôle consiste à diriger les investissements vers la France, où la dynamique apparaît très importante pour soutenir les industries dans leur démarche de décarbonation. Parallèlement, nous recevons peu ou pas de soutien pour organiser la communication auprès des agriculteurs sur les fertilisants, les produits de nutrition de plantes fabriqués en France et leurs avantages environnementaux et économiques. Nous avons tous manqué cette communication sur le rôle clé de nos sites de production et de la grande famille de la fertilisation. Je n'ai jamais vu de communication du ministère de l'agriculture, parce que nous sommes plus proches de l'industrie. Il est vrai que nous sommes à cheval entre plusieurs ministères. De fait, nous recevons, de la part de ces ministères, des injonctions différentes qui contribuent à ce manque de visibilité et d'investissement. Aux États-Unis ou au Moyen-Orient, vous avez accès à une énergie renouvelable, compétitive, et à un soutien actif au stockage du carbone. Je vous ai parlé de l'hydrogène de l'eau, mais, dans un premier temps, nous pouvons aussi stocker ce carbone. Je parle du fameux CCS, la capture et le stockage du carbone produit dans nos sites. Concrètement, les États-Unis n'ont pas la même réglementation que celle en vigueur en Europe, notamment sur le suivi à long terme des stockages de carbone.
J'évoque donc ces nombreux points réglementaires, de surtransposition et aussi de soutien. Je ne parle pas de soutien financier, mais de soutien aux entreprises françaises qui proposent des innovations. Nous présenterons notre feuille de route sur la fertilisation associée lors de notre assemblée générale en juin. L'objectif est d'initier un mouvement afin de renforcer le soutien aux producteurs et la nouvelle approche consiste à additionner les synergies et les bénéfices.