Oui, de par l'approvisionnement en matières premières, c'est-à-dire le P et le K. La capacité européenne de production d'ammoniac et d'ammonitrate reste forte.
Je ne peux pas vous dire que nos sites fonctionnement aujourd'hui à plein régime. Nous faisons face à une réelle guerre des prix, à cause notamment des importations d'urée russe qui ont inondé le marché. Au début du conflit ukrainien, des craintes de pénuries d'engrais minéraux ont pu être exprimées en Europe. Finalement, nous n'avons pas subi la moindre pénurie, même s'il faut mentionner l'arrêt temporaire des taxes douanières à l'importation d'urée et d'ammoniac en Europe. Cet arrêt temporaire a contribué à augmenter les importations d'urée, même celles de l'autre bout de la planète. Un de nos commerciaux nous a même signalé un bateau en provenance du Vietnam.
Aujourd'hui, le marché est mondialisé. N'importe quel industriel peut passer une commande d'urée, avec une livraison assurée dans nos ports.
En 2023, la Russie fournissait les besoins en nutriments de l'agriculture française un jour sur sept. Selon les derniers chiffres des douanes, 750 000 tonnes d'engrais ont été importées l'année dernière contre 400 000 en 2021, avant le déclenchement de la guerre. Cette hausse des deux dernières années a été de plus de 80 %. Nous constatons une véritable politique du « prix prédateur », comme le disent les économistes.