Nous avons défini des orientations pour orienter la recherche sur les critères de résistance. J'ai évoqué le plan Semences et plants pour une agriculture durable (SPAD) : avec le CPTS, qui fait partie du ministère de l'agriculture, nous définissons les critères d'inscription des variétés au catalogue. La productivité et le rendement restent des axes majeurs, mais les enjeux d'adaptation au milieu entrent petit à petit dans les critères d'inscription.
Il convient de garder à l'esprit que ces évolutions s'inscrivent sur un temps long. Huit à dix années sont nécessaires pour créer une variété. Par ailleurs, les semences font partie d'un schéma et l'approche doit être systémique. L'agronomie et la sécurisation des moyens de production, dont les ressources en eau, constituent également des leviers primordiaux.
Sur mon exploitation, la pluviométrie de l'année a été couverte en neuf mois. Mon père produisait des semences depuis 1956 dans la région du Vic-Bilh. Dès 1972, nous avons créé des ressources afin de sécuriser les semences et aujourd'hui, les réserves d'eau sont pleines et le risque de sécheresse est couvert pour cet été. Encore une fois, l'exemple du Pas-de-Calais est intéressant. Nous devons stocker l'eau qui tombe durant l'hiver afin de sécuriser la production pendant l'été.
Enfin, certaines espèces qui ne sont pas développées aujourd'hui vont prendre de l'importance. Nous n'allons pas remplacer les 3 millions d'hectares de maïs en France par une surface équivalente en sorgho, mais nous pouvons diversifier la production, notamment dans des zones où l'accès à l'eau n'est pas sécurisé. La filière semences anticipe ces mouvements et nous avons mis en place une organisation pour mieux piloter le sorgho au niveau européen.