Les betteraves et les néonicotinoïdes illustrent parfaitement le problème lié à l'arrêt d'une solution phytosanitaire sans alternative pour les agriculteurs, avec une mise en danger de toute la production de betteraves en France. Heureusement, les infestations ont été peu nombreuses durant les deux dernières années, mais la filière entière est exposée à un risque. Il me semble qu'une clause de sauvegarde a été demandée sur les importations de sucre ukrainien en Europe. Je crois que la filière des betteraves à sucre a réussi par la génétique à résoudre des problèmes de bioagresseurs, mais les résultats ne se feront sentir qu'à partir de 2026.
Concernant la décroissance et les investissements liés à la PAC, je dirais que nous appartenons à une filière d'innovation. Nous devons résoudre le changement climatique, la résistance aux bioagresseurs et l'adaptation globale de l'agriculture par l'innovation et la technologie, tout en préservant des modèles d'agriculture différents. Ainsi, il y a cinq ans, nous avions pris la mesure du développement de l'agriculture biologique. Dans le plan de filière de 2017, nous avions inscrit que l'objectif de la filière était d'arriver à l'autosuffisance en matière de semences en 2025. Nous accompagnons tous les types d'agriculture, mais pas dans une vision décroissante. Nous constatons la fragilité globale des équilibres alimentaires. Selon moi, nous n'avons pas aujourd'hui la capacité, au niveau européen, de nous refermer sur nous-mêmes. La filière semencière est largement exportatrice et nous avons besoin de ces exportations.
Enfin, la PAC n'a pas véritablement amené davantage de solutions. Je mentionnerai simplement les changements du schéma assurantiel concernant la sécurisation des risques, pour lesquels la PAC a accompagné les agriculteurs.