Les interdictions et les arrêts de production concernent des espèces vraiment mineures, quelques dizaines d'hectares qui sont partis hors Union européenne. Il sera nécessaire d'étudier les statistiques d'importation, mais les pays d'origine sont sans doute l'Inde ou de la Nouvelle-Zélande, qui sont les autres principaux pays producteurs sur ce type d'espèces. Il existe un impact économique pour les agriculteurs multiplicateurs et les entreprises, mais cet impact est surtout symbolique. Nous devons rester vigilants, car les enjeux de compétitivité sont toujours présents. Nous comptions 80 000 hectares de semences de maïs l'année dernière et la production diminue de 30 % cette année. Les décisions qui sont prises affaiblissent la filière et ouvrent les portes aux autres opérateurs. Les semences ukrainiennes dans les départements français doivent nous alerter.
Nous n'avons pas observé de destructions depuis un certain temps. Les dernières destructions ont eu lieu chez Arterris, il y a deux ans. Il est révoltant pour nous de regarder des activistes entrer sur les parcelles des agriculteurs ou dans les installations d'entreprises pour tout saccager. Le positionnement de la force publique interroge, car elle intervient uniquement après les effractions.
Les Soulèvements de la Terre ont annoncé qu'une intervention était prévue à Sainte-Soline, mais aussi en Limagne, où deux réservoirs d'eau sont en construction pour sécuriser la production de semences de maïs. Je pense qu'il s'agit de mouvements globaux et il est important de s'interroger sur la marge de manœuvre qui leur est accordée. Quoi qu'il en soit, selon nous, ces actions sont inacceptables. Nous faisons partie d'une filière qui est ouverte aux discussions et nous défendons un modèle de production. Au sein de l'interprofession cohabitent des entreprises comme Bayer et des artisans semenciers, ils tentent de trouver des positions communes et c'est par le débat que nous avançons. Nous sommes attachés à préserver notre diversité.