J'ai donné l'exemple du S-métolachlore. Il est important de garder à l'esprit que les semences de maïs sont un matériel génétique d'amont, ce sont des parentaux. En tant que telles, elles ont une sensibilité aux molécules qui est plus importante que le maïs et cet élément n'a pas du tout été mesuré dans le retrait de la molécule. Nous devons donc gérer la situation avec des solutions de remplacement qui peuvent être efficaces sur le maïs grain, mais qui présentent des risques de phytotoxicité.
Je n'ai pas connaissance d'autres demandes de clause de sauvegarde. Nous avons décidé d'engager la démarche, car si l'Ukraine a été autorisée à exporter ses semences de maïs dans l'Union européenne il y a quatre ans, elle développait alors sa production mais elle n'était pas autosuffisante. Contrairement aux attentes, la guerre n'a pas freiné la capacité de production de semences de maïs en Ukraine. La production a continué d'augmenter, avec un niveau de surfaces qui est revenu à celui d'avant-guerre et avec une capacité technique de production équivalente à la nôtre. Ainsi, l'Ukraine produit autant de semences que nous, avec des coûts de revient beaucoup plus bas que les coûts européens et français.
Par ailleurs, des investissements industriels sont prévus par des entreprises occidentales. Ils ne visent pas le marché ukrainien, d'ores et déjà alimenté, mais bel et bien l'exportation dans des pays comme la Pologne et la Roumanie. On commence à constater l'arrivée de semences ukrainiennes en France et, au vu des perspectives, nous avons demandé à activer cette clause de sauvegarde pour protéger le marché européen, au même titre que les demandes qui ont pu être formulées pour d'autres productions.