La proposition de loi qui nous est soumise est l'aboutissement d'un long travail préparatoire effectué par nos collègues sénateurs Laurent Lafon, Roger Karoutchi et Jean-Raymond Hugonet, pour ne citer qu'eux, et bien évidemment par Jean-Jacques Gaultier et Quentin Bataillon.
C'est à l'issue de réflexions sérieuses, pragmatiques et approfondies, et au terme de centaines d'heures d'auditions de la totalité des acteurs du secteur, que ce texte a pu voir le jour. Celui-ci n'est pas, comme certains voudraient le laisser accroire de façon paresseuse et simpliste, une lubie de libéraux avides de saigner le service public. Il n'est pas davantage le fait du prince, quoique notre Président ait bien maladroitement qualifié, en 2017, l'audiovisuel public de « honte pour nos concitoyens », dans l'une de ces saillies hasardeuses dont nous sommes aujourd'hui coutumiers.
Non, cette proposition de loi ne vise pas à mettre l'audiovisuel public au pas mais au contraire à l'adapter, à le consolider et à le faire grandir pour qu'il puisse continuer d'assurer ses missions de libre information, de création et de souveraineté, dans un marché plus concurrentiel que jamais et face à la révolution de l'information numérique.
Notre groupe estime que la mutualisation des moyens, le développement des synergies et la coopération accrue entre les acteurs sont absolument essentiels pour que le secteur conserve sa place dans le paysage national et international. Or il ressort des différents rapports parlementaires que les collaborations actuelles, liées au bon vouloir des directions, demeurent à la fois limitées et lentes à mettre en œuvre. De même, l'éclatement du secteur ne lui permet pas de lutter à armes égales avec la concurrence privée.
La proposition de loi vise sans doute à dégager de possibles financements plutôt qu'à les réduire. En effet, la holding puis la fusion entraîneront une mutualisation source d'économies, ce qui permettra de réaliser les investissements nécessaires. Ces convergences n'obéreront en rien la liberté éditoriale de chaque média.
Il est important d'améliorer la qualité de l'offre et le service rendu aux usagers. C'est une étape par laquelle il faut passer. Tous nos voisins européens ont regroupé leur audiovisuel. Il est également essentiel que le président soit un vrai PDG qui tienne effectivement les rênes. Surtout, il doit être nommé par l'Arcom afin d'éviter les accusations relatives à son manque prétendu d'indépendance.
Vous pouvez compter sur le soutien des députés du groupe Les Républicains, qui s'attacheront à ce que le texte conserve son ambition initiale.