Hier s'est tenu un débat budgétaire : les parlementaires ne disposaient même pas du document du Gouvernement au début, nous l'avons reçu en cours de séance. Marqué en filigrane « projet », il faisait vingt-cinq pages, quand il en comptait deux cent trente-neuf l'année dernière.
Aujourd'hui, nous commençons l'examen du projet de loi d'orientation agricole. La commission du développement durable a fini ses travaux hier à deux heures du matin. Nous n'avons pas eu le temps d'examiner convenablement un seul article. Les rapporteurs, que je ne vise pas personnellement car ils sont aussi contraints que nous, se fendent d'un avis favorable ou défavorable, sans explication ni débat. Nous n'étions pas à une semaine près pour débattre de ce texte, qui traite d'un sujet majeur ! Et ce n'est pas la faute, madame la présidente, des oppositions, qui font leur travail en déférant les études d'impact au Conseil constitutionnel si elles le souhaitent. À ce compte-là, autant rendre nos cartes, nous en aller et vous laisser manœuvrer en toute tranquillité !
Le travail n'est pas serein. Il faut arrêter de piétiner le Parlement. C'est votre rôle de présidente de défendre cette commission qui aujourd'hui ne sert à rien.