« Traiter de l'ardente nécessité d'un plan de développement de notre agriculture, et des grands axes de ce développement, c'est traiter non pas d'un secteur déterminé de notre économie, mais des fondations même de notre modèle de société. » C'est ce qu'écrivait le haut-commissaire au plan dans son rapport L'agriculture : enjeu de reconquête en juillet 2021.
La crise agricole du début d'année, qui a frappé toute l'Europe, appelle des mesures politiques, économiques et sociales adaptées afin de soutenir le secteur agricole, préserver le tissu rural et garantir une alimentation de qualité pour tous. Elle confirme le caractère central de l'agriculture sur notre continent et rappelle l'importance d'agir.
Le groupe Démocrate se réjouit donc de l'arrivée de ce texte à l'Assemblée nationale et qu'une partie en soit étudiée par notre commission – le volet formation, essentiel pour préparer les futures générations et les transitions du secteur.
Il s'agit d'améliorer au cours des dix années à venir l'attrait des formations et des métiers agricoles, pour augmenter la participation des diplômés de l'enseignement agricole aux transitions et à la compétitivité du secteur et développer les compétences adaptées aux besoins des travailleurs de la filière. L'augmentation du nombre de personnes formées aux métiers de l'agriculture et de l'agroalimentaire est un enjeu d'autant plus considérable que les formations en question bénéficient de très bons taux d'insertion professionnelle. Les contrats territoriaux de consolidation ou de création de formation et le « bachelor agro » de niveau bac + 3 sont de nature à favoriser l'attractivité des études menant à ces métiers et à y renforcer les effectifs.
Nos agriculteurs disposent déjà d'atouts considérables et ils font la fierté de la France – il faut sans cesse le rappeler. Ne tombons pas dans les discours catastrophistes distillés par certains : ce serait faire insulte à nos agriculteurs et à nos travailleurs agricoles. Nos capacités de production tiennent bon et, dans certains secteurs, notre puissance exportatrice est remarquable. Grâce à nos agriculteurs et à l'Union européenne, notre sécurité alimentaire est protégée. C'est surtout si nous nous éloignons de nos alliés européens – comme le proposent encore une fois les extrêmes à l'approche des élections européennes – que nous risquons des dégâts.
Ce projet de loi vient soutenir et pérenniser ces atouts. Notre commission doit veiller à l'application concrète des priorités à long terme de l'action publique en matière d'orientation et de formation en agriculture. La place de la recherche et de l'innovation est cruciale pour qui veut penser l'avenir de la France et de ses emplois.
Plusieurs députés du groupe Démocrate ont déposé des amendements pour enrichir le débat. Notre groupe soutiendra ce projet de loi.