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Intervention de Roger Chudeau

Réunion du mardi 30 avril 2024 à 14h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoger Chudeau :

Qu'une loi d'orientation sur la souveraineté agricole comprenne des dispositions ayant trait à la formation professionnelle initiale et continue des exploitants et de leurs personnels ne peut qu'être salué. Toutefois, l'examen des quatre articles consacrés à cette question laisse un goût d'inachevé et, pour le dire clairement, l'impression d'une certaine improvisation.

Comme l'indique le rapport pour avis, dont nous saluons la qualité, l'enseignement agricole se porte bien. Il est même l'une des rares branches de notre système éducatif qui échappe au naufrage. Ici, ni wokisme, ni islamisme, ni violence désinhibée, mais du sérieux, du travail et de très bons résultats – vous l'avez rappelé.

On s'interroge sur l'utilité des articles dont nous sommes saisis pour avis. La plupart des dispositions relève en fait du pilotage ordinaire de l'enseignement agricole – de simples circulaires ministérielles suffiraient pour certaines –, alors que d'autres prêtent à sourire, comme celle qui prévoit de faire visiter des exploitations agricoles à des écoliers afin de favoriser leur orientation future vers les métiers de l'agriculture. Croit-on vraiment que la découverte de ce qu'est une vache ou un poulailler impressionnera profondément des enfants de 6 à 11 ans ?

Notre reproche, également formulé par de nombreux légistes, est qu'il s'agit, une fois encore, d'une loi bavarde. Elle pourrait avoir une portée symbolique, les rapporteurs le soulignent, mais elle pèche manifestement en matière opérationnelle.

Par exemple, l'instauration d'un programme d'orientation serait plus crédible et praticable s'il était régional et conçu avec la profession compte tenu du contexte économique de chaque région. Autre exemple : le contrat territorial de consolidation ou de création de formation, une coquille vide – nul ne sait par quel organisme ou autorité il sera piloté ni comment il sera évalué. Quant au « bachelor agro » – sic –, il relève selon nous d'une opération marketing, d'ailleurs un peu laborieuse, dans la mesure où les BTS et la licence professionnelle agricoles donnent toute satisfaction.

Mais nous ne tirerons pas à boulets rouges sur ce texte, car si sa portée nous semble faible, ses intentions sont louables. Nous tâcherons donc, par nos amendements, de lui donner un peu plus de corps et de crédibilité.

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