Le projet de loi que nous examinons est très attendu par les agricultrices et les agriculteurs de notre pays. Depuis près de deux ans, il a fait l'objet de très nombreuses consultations dans toute la France. Il a pour but de relever un double défi de taille : redonner de l'attractivité aux métiers du vivant et assurer à notre pays une pleine souveraineté alimentaire dans un contexte de bouleversements géopolitiques et alors que la survie de notre agriculture est en jeu du fait du vieillissement de la population d'actifs agricoles.
Notre enseignement agricole est performant : un grand nombre d'élèves en sortent diplômés et bien formés et s'insèrent sans difficulté dans le monde du travail. Cela étant, les professions agricoles, aussi passionnantes soient-elles, souffrent d'un manque d'attractivité. Il est nécessaire de susciter une envie d'agriculture chez nos jeunes, d'élever le niveau de diplôme et d'adapter les formations aux enjeux liés à la transition écologique.
Pour ce faire, l'article 2 entend fixer des priorités d'action publique en matière d'orientation, d'éducation, de formation, de recherche et d'innovation. Il consacre le rôle que doit jouer l'enseignement agricole dans la politique d'installation et de transmission en définissant plusieurs objectifs : accroître le nombre de personnes formées aux métiers agricoles et agroalimentaires ainsi que le nombre d'actifs dans ces secteurs bénéficiant d'une formation continue et amplifier l'effort de recherche, d'innovation et de diffusion en matière de transitions agroécologique et climatique.
À cet article, je vous proposerai plusieurs amendements.
Le premier tend à intégrer la restauration scolaire aux objectifs de l'éducation en matière d'agriculture ; c'est fondamental tant pour l'éducation à l'alimentation et la découverte de produits que pour offrir des débouchés aux agriculteurs.
Un autre amendement vise à soutenir le développement des projets alimentaires territoriaux, qui constituent un levier puissant pour développer l'approvisionnement local.
L'article 2 propose également de renforcer la sensibilisation des élèves au moyen d'actions de découverte et de stages. Je défendrai un amendement pour valoriser les entreprises et exploitations écoresponsables dans le cadre de ces interactions.
Le dernier de mes amendements, après l'article 2, aura pour objet de demander un rapport au Gouvernement sur les efforts consentis pour contribuer à une communication positive et attractive au sujet des métiers du vivant, notamment grâce à l'audiovisuel public ou aux réseaux sociaux.
L'article 3 assigne une nouvelle mission aux établissements de l'enseignement et de la formation professionnelle agricoles. Ils devront agir pour répondre durablement aux besoins en emploi, assurer la souveraineté alimentaire et développer les connaissances et compétences liées à la transition agroécologique.
L'article 4 renforce le rôle des collectivités territoriales et la dimension locale de la politique agricole et de formation.
L'article 5 propose de créer un diplôme de niveau bac + 3, dénommé à ce stade « bachelor agro ».
Au cours des derniers mois, nous avons entendu des agricultrices et agriculteurs en colère, parfois désespérés ou désemparés. Bien souvent, ils nous réclamaient un cap. Ce projet de loi contribue à en fixer un, notamment en matière d'enseignement et de formation agricoles. Je veux avoir un mot pour eux, mais aussi pour les jeunes qui aspirent à ces professions et pour les enseignants passionnés qui transmettent dans les établissements publics, privés ou dans les maisons familiales rurales (MFR) les belles valeurs de l'agriculture. Nous sommes à vos côtés. Soyez fiers et confiants.
Parce que nous devons avancer ensemble et avec conviction, le groupe Renaissance votera pour ce projet de loi.