Nous conduisons un certain nombre d'actions au profit des militaires et de leurs familles. Je connais bien le sujet, pour avoir été responsable de la reconversion des gendarmes, avant de m'occuper de celle des généraux. À l'occasion d'un forum des métiers organisé à Thonon-les-Bains, nous avons par exemple fait participer la gendarmerie.
Un travail de communication auprès des entreprises est également en cours et j'ai notamment créé un poste d'adjoint à l'économie, à l'emploi et aux frontaliers pour gérer ces sujets. Nous nous efforçons de densifier nos liens avec les entreprises de la commune, dont certaines sont importantes, à l'image de la première usine d'embouteillage au monde des eaux d'Évian, déjà mentionnée, ou de PME très pointues. En revanche, l'enclavement du Chablais dans le département de Haute-Savoie pose problème, car hormis les gendarmes, les militaires en service se concentrent sur la périphérie. Par exemple, il est impensable de venir travailler dans le Chablais depuis Annecy, compte tenu des délais de trajet. Par conséquent, chaque échelon administratif doit jouer son rôle, à la fois les communes, notamment les agglomérations – qui concentrent les grands bassins d'emplois –, davantage que les petites intercommunalités.
Ensuite, vous avez évoqué le lien nécessaire à tisser entre la jeunesse et le devoir de mémoire. À l'occasion des commémorations nationales, nous associons évidemment les militaires tombés en Opex. Dans notre commune, je me réjouis que trois jeunes soient porte-drapeaux lors de ces événements. J'ajoute que, lors de ces cérémonies, nous invitons systématiquement une à deux classes et que les parents se joignent aux élèves, apportant une dimension supplémentaire à ces commémorations.
Par ailleurs, je considère que la résilience constitue la première étape de la résistance, qui doit être travaillée à l'aide de tous les leviers disponibles en faveur de l'emploi pour les conjoints de militaires. Malheureusement, dans le Chablais, le coût du logement est prohibitif, engendrant de graves problèmes de logement. Nous aimerions donc que l'État agisse le plus possible en matière de loyer usufruit d'entreprise, afin que les entreprises puissent acquérir des logements, pour y loger leurs employés et leurs familles, selon la maxime « un travail, un logement ». Aujourd'hui, les entreprises sont elles aussi confrontées à une problématique de fidélisation de leurs employés. Dans mon territoire, les entreprises forment des jeunes qui, au bout de quelques mois, partent travailler en Suisse.