Permettez-moi de compléter l'argumentaire de ma collègue Marie Pochon.
La commission d'enquête de 2023 – sur les causes de l'incapacité de la France à atteindre les objectifs des plans successifs de maîtrise des impacts des produits phytosanitaires sur la santé humaine et environnementale et notamment sur les conditions de l'exercice des missions des autorités publiques en charge de la sécurité sanitaire – a établi, sans que je puisse révéler ici les détails de la saisie sur pièces et sur place qu'elle a réalisée, que ces quatre géants, qui jouissent aujourd'hui d'un monopole sur la phytopharmacie, ne payent presque pas d'impôts en France.
Nous partageons, monsieur le ministre, l'objectif de réduire notre dépendance aux pays producteurs de potasse et d'énergie pour les ammonitrates. Mais Marie Pochon posait la question de l'économie des exploitations : consommer moins d'intrants permet aussi de se constituer un revenu. En matière de mécanisation comme en matière de phytopharmacie ou d'engrais, nous pouvons encore faire des progrès ; or ce volet de la compétitivité de l'agriculture est très peu exploré.
Je regrette qu'un certain nombre de nos amendements, qui visaient à ajouter à l'observatoire du secteur aval de l'agriculture un observatoire du secteur amont et à engager, au moyen de l'agriculture de groupe et d'autres dispositions, une économie en matière de machinisme et d'intrants chimiques, n'aient pas été retenus. Ce sont de vrais outils de compétitivité, qui n'enlèveraient rien à notre capacité de production, réduiraient notre impact sur l'environnement et permettraient d'améliorer le revenu agricole.