Le groupe Socialistes n'est pas expert de ces questions et fait confiance aux professeurs pour établir le nombre de classes qu'il est nécessaire de créer. La nécessité de former une nouvelle génération d'agronomes est en tout cas certaine et évidente. Tout le monde de l'agronomie le dit, de l'Inrae (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement) à l'Acta (Association de coordination technique agricole), en passant par les chambres d'agriculture : il y a un déficit, une pénurie d'ingénieurs agronomes dus à l'insuffisance des recrutements, dans le secteur public et dans le secteur parapublic – celui des chambres d'agriculture.
Or nous aurons besoin, pour engager la transition écologique, d'une nouvelle génération. À cet égard, le rapport fait au nom de la commission d'enquête sur les causes de l'incapacité de la France à atteindre les objectifs des plans successifs de maîtrise des impacts des produits phytosanitaires sur la santé humaine et environnementale et notamment sur les conditions de l'exercice des missions des autorités publiques en charge de la sécurité sanitaire faisait état de la nécessité de recruter 1 000 ingénieurs qui, dans le secteur public, à l'occasion de deux rendez-vous annuels, servent de contrepoids au conseil commercial, qu'il faut par ailleurs responsabiliser.
Le coût total de ces recrutements s'élèverait à 70 millions d'euros, monsieur le ministre, autant que celui des technosolutions. Il s'agirait vraiment d'une arme très forte pour mener à bien la transition. Je suggère que cette somme soit prélevée sur les crédits relativement importants que vous avez mobilisés à ce sujet.
J'en profite pour solder, sinon notre controverse politique avec M. de Fournas – qui ne s'achèvera jamais –, du moins celle qui nous oppose à lui concernant notre doctrine en matière d'indicateurs relatifs à la phytopharmacie. Je ne fais pas de rappel au règlement, mais je vous rappelle simplement que, aux pages 52 et 54 du rapport de la commission d'enquête sur les pesticides, vous trouverez cette doctrine, non pas isolée, mais totalement développée. Vous constaterez que nous demandons que le Nodu, ou « nombre de doses unités », continue d'être calculé, et que le HRI (indicateur de risque harmonisé) soit adopté – sans préciser qu'il s'agit du HRI 1.