Avec mon collègue Luc Lamirault, je suis corapporteur de la mission d'information relative au modèle économique du secteur de la pêche. Celui-ci est bousculé de toutes parts. La manière dont les Britanniques anticipent la clause de revoyure sur le Brexit nous préoccupe fortement, tout comme l'état d'impréparation de la France dans la constitution d'une task force européenne destinée à défendre la pêche. Les problèmes liés au renouvellement des générations, s'ils ne sont pas anticipés, risquent quant à eux de fragiliser encore un peu plus la filière pêche.
Au moment de la discussion des projets de loi Egalim, il nous avait été dit que la pêche ferait l'objet de dispositions spécifiques ; les lois du 30 octobre 2018, du 18 octobre 2021 et du 30 mars 2023 ont donc fait l'impasse dessus. Et c'est de nouveau le cas pour le présent projet de loi.
Rappelons que les deux tiers des 34 kilogrammes de produits de la mer consommés en moyenne par an et par habitant en France sont importés. Les seules politiques publiques réservées à la pêche consistent à mettre en place des plans de sortie de flotte pour envoyer à la casse des bateaux contraints de rester à quai : voilà qui va contribuer à nous faire dévisser en matière de souveraineté.
Je veux bien qu'on nous dise qu'Hervé Berville va travailler sur des mesures spécifiques mais j'aimerais avoir un calendrier. Luc Lamirault et moi-même allons remettre notre rapport en septembre et il faudrait que le Gouvernement s'engage fermement à présenter un texte consacré à la pêche alors qu'elle est en train de souffrir profondément.
C'est la raison pour laquelle je voterai en faveur de l'amendement présenté par mon collègue Le Gac.