Le système d'enseignement agricole français – je parle sous le contrôle de nombreux experts de ces questions – est envié par nombre d'autres pays et constitue un élément de notre compétitivité. La richesse et la force de l'agriculture française ont en partie reposé sur notre capacité à accompagner les agriculteurs, à partir de la fin de la deuxième guerre mondiale, grâce à un système d'enseignement original, qui dépend non du ministère de l'éducation nationale mais de celui de l'agriculture. Chacun reconnaît l'utilité de cette particularité de l'enseignement agricole, qui repose – pour répondre à Mme Genevard – sur une composante publique éminente et sur une composante privée. Le terme de « composante » permet de souligner les spécificités de chacune.
Enfin, pour répondre à certaines interpellations lancées depuis les bancs de la gauche, selon lesquelles les moyens manqueraient pour que les choses avancent, je rappellerai qu'entre 2009 et 2019, les effectifs de l'enseignement agricole ont baissé de 1 % par an en moyenne ; or, entre 2019 et aujourd'hui, ils ont augmenté de 1 % par an. Nous avons donc déjà commencé à résoudre le problème et les différentes initiatives prises depuis le premier quinquennat du Président de la République ont porté leurs fruits. Dans le contexte d'une démographie des enseignants qui est loin d'être galopante – c'est le moins que l'on puisse dire –, l'enseignement agricole est le seul à stabiliser ou à accroître ses effectifs chaque année. C'est donc que quelque chose s'est passé. Je rends hommage aux membres du corps enseignant agricole, qui contribuent à l'attractivité de cet enseignement, et salue son caractère très inclusif, puisqu'il permet à des personnes parfois éloignées d'une formation ou d'un emploi de trouver un métier porteur de sens. En matière d'insertion professionnelle, l'essentiel des jeunes qui passent par l'enseignement agricole exercent très rapidement un métier.