Le renouvellement des générations et la transition agroécologique sont de formidables chances pour développer et renforcer l'enseignement agricole, pour orienter, former, accompagner. Aux côtés des établissements privés, les 173 établissements publics locaux forment plus de 94 000 élèves, apprentis et étudiants. Pourtant, l'enseignement agricole public n'est pas valorisé à la hauteur du rôle actif qu'il joue dans les territoires ruraux : seulement 44 % des élèves de l'enseignement agricole sont inscrits dans un établissement public.
Rassurez-vous : il ne s'agit pas de rallumer la guerre scolaire – le privé est bien implanté et fait une grande part du travail –, mais d'assumer de plus grandes ambitions pour l'enseignement agricole public. Ouvert à toutes et à tous, sans faire de distinctions ni dresser de barrières, il est notre bien commun et fait partie intégrante de l'école de la République. Le défi du renouvellement des générations aurait dû être l'occasion de renforcer et de développer l'enseignement public, mais cela nécessite une volonté politique et des moyens financiers que le Gouvernement ne paraît pas disposé à consentir.
Donner envie aux jeunes de s'orienter vers les métiers de l'agriculture et susciter des volontés d'installation suppose des conditions de vie et de travail acceptables. Ce leitmotiv revient à chaque fois que je discute avec des élèves de l'enseignement agricole dans mon territoire. Or le texte ne contient aucune mesure relative à un droit au repos, à un revenu digne, à la préservation de la santé des agricultrices et des agriculteurs. Il n'aborde jamais la question des moyens, quand il n'est pas délétère pour l'environnement. En matière d'enseignement et de formation, de belles phrases succèdent sans conteste à de beaux mots, sans qu'un centime n'apparaisse dans l'histoire.