Cet article ne fixe aucun objectif chiffré en matière de formation, alors que notre ambition est de renforcer les politiques d'installation, de développer l'agroécologie, de nous adapter au contexte climatique, d'ouvrir la porte à davantage de jeunes femmes voulant exercer le métier d'agricultrice, d'accroître significativement le nombre de personnes formées, d'augmenter le niveau de diplôme moyen – au passage, le bachelor ne garantit pas forcément le grade de licence. C'est très bien, cet article est pétri de bonnes intentions, mais il ne nous indique pas comment les concrétiser. Où sont les objectifs précis que devrait fixer la loi ?
Quel niveau de soutien doit-on apporter à des filières fragilisées, comme la filière laitière, par exemple, dont nous avons beaucoup parlé hier, afin de garantir leur maintien ? Tout se jouera au cours des formations agricoles. Comment le législateur contrôlera l'atteinte de cet objectif en l'absence d'indicateur ?
Par ailleurs, pour améliorer la formation de nos futurs agriculteurs, il faut traiter d'un sujet important, que cet article n'aborde pas. Il s'agit du mal-être et des conditions de travail des enseignants et des personnels travaillant dans les lycées agricoles. Pourtant, ces lycées agricoles font la fierté des territoires. Mais, hélas, ces formations font face à une crise d'attractivité. Si l'on ne travaille ni sur le bien-être ni sur la valorisation de ces personnels clés, comment former les nouvelles générations en agriculture ? Il y a une question de ressources humaines à traiter au sein des lycées agricoles.
Il y a également un dysfonctionnement avéré, certains enseignants n'ayant pas été payés pendant deux ou trois mois d'affilée. Le projet de loi doit résoudre le problème de l'accompagnement des enseignants, afin de les revaloriser. Si nous voulons un enseignement agricole qui soit à la hauteur des ambitions de notre nation agricole, je vous demande de pouvoir débattre de cette question relative aux personnels des lycées agricoles.