Nous soutiendrons cette proposition, qui est une des revendications du monde agricole. Au mois de janvier, certains agriculteurs ont manifesté pacifiquement, invitant la population à les accompagner dans les supermarchés pour examiner tous les produits. Il s'agissait de prendre conscience de la quantité de produits étiquetés avec un drapeau français, qui ont été non pas produits mais uniquement transformés en France, ce qui est trompeur pour le consommateur.
Parmi ces agriculteurs, il y avait un groupe d'apiculteurs. Je vous invite à constater le nombre de pots de miels dont l'étiquette arbore le drapeau français ou laisse penser qu'il s'agit d'un produit régional, alors que ce miel a été importé de l'autre bout du monde. Les apiculteurs nous ont expliqué que, pour vivre correctement de leur travail, le kilo de miel doit s'élever à 12 euros. Or, du fait de ce marketing trompeur qui inverse le rapport de force, les miels importés sont plus forts sur le marché et imposent le prix aux apiculteurs locaux, qui est vendu 3 euros le kilo, environ, à la grande distribution. Il est donc temps de donner la priorité à l'apiculture française qui s'effondre ; les apiculteurs tirent la sonnette d'alarme. Le vote de la proposition de M. Ramos réglera le problème pour l'ensemble des produits car le miel n'est pas le seul concerné.
Monsieur le ministre, lors de l'examen de l'article 1er bis, vous avez soutenu que la consécration de l'agriculture au rang d'intérêt fondamental de la nation, au même titre que la défense, ne soulevait pas de problème constitutionnel ; mais imposer un étiquetage des produits et la transparence à l'égard des consommateurs poserait un problème de constitutionnalité. Il faut tout de même être un peu cohérent.